mercredi 23 juin 2021

Autour du CECR Volume complémentaire (2018)


 

Le CECR/CV 2018 annonce une mise en question de certaines certitudes didactiques jugées dépassées voire erronées. La nécessité d’une rupture didactique s’est concrétisée au cours du processus de rédaction de la notion de médiation, piloté par North et Piccardo. Cette réorientation vers une prise en compte de la dimension sociale nous a semblé très intéressante dans la mesure où nous estimons depuis longtemps qu’une approche plus sociale, sous la forme de mise en projet des élèves, est plus que souhaitable à l’école.

Les réflexions des coordinateurs, North et Piccardo, autour de la médiation sociale peuvent avoir un effet positif et entraîner un changement pour une autre pédagogie de la classe de langues. Les changements souhaités nécessitent une nouvelle forme de formation des enseignants ainsi que de nouvelles expérimentations pédagogiques et des recherches d’un autre type. Forts de cette conviction, nous avons décidé de rédiger cet ouvrage dont le but est triple : expliciter la nouvelle orientation socioculturelle autour des notions de médiation et de collaboration ; proposer des déclinaisons pédagogiques pour une didactique de la Relation, écologique et sociosémiotique ; et suggérer quelques pistes pour de nouvelles recherches en didactique des langues.

La didactique de la Relation s’intéresse à l’écosystème social dans sa globalité, dont les répertoires plurilingues font partie. Elle est écologique et sociosémiotique. Apprendre une langue complémentaire ne consiste pas uniquement à pouvoir faire sens avec des mots mais à décrypter et à transformer les nombreux réseaux sociosémiotiques du Tout-monde hyperconnecté. Ce que nous appelons réalité n’est en fait qu’une construction sociosémiotique, le résultat fluctuant de nos imaginaires.

Il s’agit pour nous d’ouvrir nos réflexions à l’importance des relations humaines, aux langages et à la pensée, c’est-à-dire d’accorder la place principale à la relation plus qu’à la communication, à la reliance et à l’apprenance plus qu’à la maîtrise de savoirs et de savoir-faire, fussent-ils numériques.